Buenos Aires
de notre correspondant
Après trente-six heures de suspense, Carlos Menem a enfin officialisé sa capitulation devant les Argentins dans un bref message retransmis par toutes les télévisions mercredi dans la soirée. Arrivé en tête au premier tour de la présidentielle le 27 avril, avec 24 % des voix, l'ex-président de 72 ans (1989-1999), à nouveau candidat, abandonne la bataille qui l'opposait au second tour, prévue dimanche, à un autre péroniste, Nestor Kirchner. Carlos Menem n'avait aucune chance de l'emporter, selon les sondages qui le créditaient d'un pourcentage de votes autour de 30 %, alors que son adversaire, candidat officiel du Parti justicialiste, aurait pu recueillir 60 % des suffrages.
«Démission». Hier, les principaux quotidiens argentins titraient laconiquement : «Kirchner Président !» Si l'Argentine est habituée aux démissions de ses chefs de l'Etat en fonction 4 en dix jours lors de la crise de décembre 2001 , c'est la première fois depuis le retour de la démocratie, il y a vingt ans, qu'un candidat à la présidence se dérobe face à une élection. La commission électorale devait hier remettre la lettre de «démission» de l'ex-candidat Carlos Menem à l'Assemblée, qui consacrera la victoire du gouverneur de la province de Santa Cruz, dont la prise de pouvoir est prévue le 25 mai.
Avant même l'annonce officielle de l'abandon de Carlos Menem, Nestor Kirchner l'avait sévèrement taclé : «Menem a volé aux Argentins (...) le droit de voter.» Elu avec seulement