Menu
Libération

Sras: quarantaine ou peine de mort en Chine

Article réservé aux abonnés
Maîtrisée à Pékin, l'épidémie risque de se diffuser dans les provinces.
publié le 16 mai 2003 à 23h01

Pékin de notre correspondant

La peine de mort en cas de violation de quarantaine et de contamination intentionnelle : la Chine n'hésite pas dans l'emploi des grands moyens dans sa lutte contre l'épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère (Sras). Cette menace, brandie hier par la Cour suprême, coïncide avec une période décisive pour empêcher que l'épidémie, qui semble en bonne voie d'être maîtrisée à Pékin, ne gagne les provinces où l'infrastructure médicale est largement déficiente.

La presse chinoise se fait l'écho de nombreuses occasions dans lesquelles des personnes soupçonnées d'être porteuses du virus ou carrément malades refusent de coopérer avec les autorités. La première personne détenue pour action «criminelle» en rapport avec le Sras est un médecin de Linhe, en Mongolie-Intérieure. Le Dr Li Song, dont l'histoire est relatée par la presse locale, a rapporté le Sras d'un séjour à Pékin fin mars. Hospitalisé à son retour, il a perdu la raison, s'est enfui de l'hôpital et a délibérément choisi de contaminer sa famille... Son père et sa femme en sont morts, et il est considéré comme directement responsable de la contamination de six membres de sa famille et de plusieurs membres du personnel médical.

«Enquêteurs battus». Hier, le Quotidien de la jeunesse de Chine rapportait le cas d'une famille de Changchun, dans le nord du pays, qui refusait de croire à la contamination de la grand-mère, âgée de 81 ans, et a empêché son transfert à l'hôpital. Il aura fallu l'interventio