Trnava envoyée spéciale
A Trnava, les dictionnaires franco-slovaques sont désormais recherchés. Les librairies ont même été dévalisées après l'annonce, à la mi-janvier, de la création d'une usine de PSA Peugeot-Citroën. Les cours particuliers, qui étaient très loin derrière l'anglais et l'allemand, connaissent aussi un boom. «Tous les gens veulent travailler chez Peugeot-Citroën et les chefs d'entreprise se voient déjà fournisseurs», souligne Patrik Pokorny, journaliste à l'hebdomadaire local. Lorsque le projet sera opérationnel en 2006, la firme automobile deviendra le premier employeur de la ville, avec près de 10 % de la population active travaillant pour elle (3 500 personnes), sans compter des milliers d'emplois indirects.
Compensation. A la veille du référendum, organisé aujourd'hui et demain, sur l'adhésion de la Slovaquie à l'Union européenne, la ville de Trnava (70 000 habitants) a le moral. Aucun sondage n'a été effectué, mais l'humeur y est majoritairement pro-européenne. «L'annonce de l'arrivée de Peugeot-Citroën a renforcé ces sentiments, estime Pavol Tomasovic, porte-parole de la mairie. Les habitants de Trnava comprennent que l'on ne peut rester hors de l'Europe : pratiquement toute la production industrielle locale est exportée. Comment rejeter l'adhésion ?» Le groupe français, qui fabriquera à Trnava 300 000 voitures par an, les destine aussi largement à l'exportation, surtout dans les pays voisins, eux aussi attendus dans l'UE.
Avec 13 % de chômage contre une