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Libération

L'extrême droite à Anvers et contre tous

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Le Vlaams Blok devrait se renforcer en Flandre lors des législatives belgesde ce dimanche.
publié le 17 mai 2003 à 23h02

Anvers envoyé spécial

«Bonjour Monsieur le maire !» Au café Roma, dans un quartier populaire d'Anvers, les partisans de Filip Dewinter prennent leur désir pour la réalité. Le chef de file du mouvement nationaliste flamand Vlaams Blok, qui tient meeting ce soir-là dans ce bar décrépit du district de Borgerhout, ne s'est pas emparé de la deuxième ville de Belgique. Du moins, pas encore.

Aux municipales d'octobre 2000, Filip Dewinter avait raflé une voix sur trois dans la capitale flamande, berceau historique d'un mouvement apparu il y a un quart de siècle, devenant du même coup la première force politique à Anvers. Mais isolé par les autres partis, qui ont dressé un «cordon sanitaire» jusqu'ici étanche, le Blok reste exclu de la gestion de la ville. Scrutin après scrutin, il n'en continue pas moins à grignoter des voix, localement mais aussi nationalement. Lors des législatives de ce dimanche, son parti pourrait passer de 15 % (en 1999) à 18 % en Flandre.

«Poubelle». Dans l'arrière-salle du Roma s'entassent les sympathisants du Vlaams Blok. Un public âgé. Une bière à portée de main, chacun boit les paroles de Filip Dewinter, campé devant un pupitre. Derrière lui, le drapeau flamand jaune orné d'un lion noir, et les slogans phares de sa campagne : «Pour une Flandre en sécurité», «Zéro tolérance contre la criminalité». Souriant et affable avec la presse étrangère, le tout juste quadragénaire se lâche face à son auditoire. «Ce quartier doit cesser d'être une poubelle ! Nous allons l