Londres de notre correspondant
Plus encore que le manque d'eau ou d'électricité, les Irakiens se plaignent du manque de sécurité, selon Amnesty International. «C'est leur principale priorité», a insisté, hier, lors d'une conférence de presse à Londres, Saïd Boumedouha, qui vient d'enquêter pour l'organisation de défense des droits de l'homme dans le sud de l'Irak.
Meurtres politiques. En plus des vols et des pillages, «depuis les deux dernières semaines, les gens se disent préoccupés par une vague de meurtres politiques d'anciens policiers ou membres du Baas». La mise à sac des bâtiments publics se poursuit. Des bandes armées attaquent les automobilistes, notamment la nuit. A Bassora, des groupes islamistes sont de plus en plus actifs et harcèlent les femmes non voilées. Deux commerçants qui vendaient de l'alcool ont été tués. «Les forces britanniques (en charge de Bassora) reconnaissent le problème, mais déclarent manquer de moyens», explique Saïd Boumedouha.
Les représentants d'Amnesty International ont visité plusieurs charniers. A al-Fadhlia, près d'Abou al-Khasib, «plus de quarante corps sont ensevelis. Ils ont été, de toute évidence, exécutés. Ils avaient les yeux bandés, les bras et les pieds attachés et leurs vêtements portent des traces de balles», indique Judit Arenas, porte-parole d'Amnesty. Il s'agirait de victimes de la répression des chiites en 1991.
Comme ailleurs en Irak, la fosse commune est fouillée par des familles de disparus. Une hâte compréhensible, mais da