Casablanca envoyé spécial
A une cinquantaine de mètres de l'hôtel Al-Farah, c'est l'empoignade entre des policiers et un groupe d'hommes politiques. Ces derniers, des responsables du Parti de la justice et du développement (PJD, islamistes modérés), sont venus constater de visu les dégâts matériels occasionnés dans le hall de cet hôtel du centre de Casablanca, après l'assaut d'un des cinq commandos-suicides, qui, vendredi soir, ont fait 41 morts et une centaine de blessés dans la capitale économique du Maroc. D'interminables négociations n'y feront rien : les forces de sécurité ont reçu la consigne de ne pas laisser passer ces islamistes à l'intérieur du périmètre de sécurité.
Malgré un naturel flegmatique, Lahcen Daoudi, député du PJD, explose de rage : «Tous les partis politiques ont pu venir sur les lieux des attentats. A nous, on nous l'interdit, sans explication. Pourtant, nous avons condamné ces actes terroristes, et les autorités savent parfaitement que nous n'avons rien à voir avec tout cela. Ces ignobles attentats insultent l'islam, une religion de paix et de tolérance.» A ses côtés, un autre parlementaire du parti renchérit : «Le pouvoir a même refusé de diffuser notre condamnation à la télévision nationale. C'est une façon abjecte de nous sataniser.»
Islamisation croissante. Le PJD est pour tant loin d'être un mouvement fanatique. Si ses dirigeants prônent un rigorisme des moeurs, ils ont depuis longtemps reconnu la monarchie, la démocratie et renoncé à toute violenc