Pékin de notre correspondant
Il a suffi d'appuyer sur un bouton : en quelques jours, les affiches de propagande ont fleuri, les clips télé sont apparus, les brassards rouges des comités de quartier sont redevenus omniprésents... La machine de guerre du Parti communiste chinois (PCC) a fait une nouvelle fois la preuve, avec l'épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère (Sras), de sa capacité à se mobiliser sur commande, à l'aide des comités qui sont les yeux et les oreilles du PCC dans la société, et des shows télé qui rappellent plus les soirées «restos du coeur» que l'agit-prop.
Contrôles. Comme aux grands moments de mobilisation idéologique, les citoyens chinois ont vu ressurgir un encadrement d'un autre temps, y compris dans les tours anonymes qui semblaient échapper à l'embrigadement des quartiers populaires. Les comités se sont remis à contrôler les allées et venues, la délation a été instaurée en système de lutte contre le virus, et des affiches ont été apposées sur les portes pour recommander de ne pas faire entrer des «étrangers»... Le tout pour la bonne cause de la lutte contre l'épidémie, mais un rappel, au passage, que ce contrôle social existe toujours, et dans tout le pays. La peine de mort brandie la semaine dernière contre les contaminateurs intentionnels, et les premières condamnations à de lourdes peines ce week-end d'émeutiers qui refusaient de voir des patients du Sras près de chez eux rappellent eux aussi certains «fondamentaux» du régime.
On oublierait pr