Les enquêteurs marocains ont remonté la trace des quatorze terroristes de Casablanca. De jeunes déshérités du quartier de Sidi Moumem, âgés de 18 à 23 ans. Enfants du pays, tous, sans exception, mais prêts à mourir en martyrs dans l'explosion de leurs bombes. En février, le Maroc était dénoncé comme un «pays apostat» dans un communiqué d'Al-Qaeda. «Est-ce en raison de ce message de Ben Laden ou par coïncidence que cela s'est produit ?, a dit le garde des Sceaux, Mohamed Bouzoubâa, l'enquête nous le dira.» Son collègue de l'Intérieur, Mustapha Sahel, annonçait pour sa part dans la soirée que tous les auteurs des attentats avaient été identifiés et que deux d'entre eux (et non un seul, comme indiqué précédemment) avaient survécu et se trouvaient sous les verrous. Et de conclure que les «présomptions» de connexion avec le «terrorisme international» s'en voyaient confirmées.
La question taraude les spécialistes de la lutte antiterroriste. «C'est la première fois que l'on voit une action de cette ampleur au Maghreb, relève l'un d'eux. Un attentat-suicide de masse, engagement total et irréversible, pose le problème de la perméabilité du modèle d'Al-Qaeda, l'aspect d'imitation de ses formes d'action par un mouvement local, sa volonté de s'inscrire dans un cadre collectif, international, indépendamment de ses connexions possible avec une organisation extérieure.»
Adaptabilité. Malgré des coups très durs portés au réseau d'Oussama ben Laden, avec l'arrestation au cours de l'année écoul