GENEVE de notre correspondant
Le sujet est à peine à l'ordre du jour ; pourtant, dans les couloirs, l'on ne parle que de la pneumonie atypique, le Sras. Dans une démarche sans précédent, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé à tous les délégués qui auraient été en contact avec des gens infectés de s'abstenir de venir à la 56e assemblée générale de l'OMS à Genève. Ou, du moins, d'observer une quarantaine de dix jours, avant de pénétrer dans l'enceinte du siège genevois des Nations unies. Sous le coup de la nouvelle maladie, la vénérable organisation chargée de fixer les priorités internationales en matière de santé publique a retrouvé un tonus qui lui faisant défaut et une crédibilité.
«Rencontre politique». Aujourd'hui, la Chine, le Canada, Singapour, le Vietnam, Hongkong et les Philippines feront un premier bilan de leur combat contre le Sras. Ian Simpson, porte-parole de l'OMS, précise les limites de cette réunion : «Ce ne sera qu'un échange d'informations. C'est une rencontre politique, pas le lieu de discussion scientifique et opérationnelle.» Le vrai rendez-vous sur l'épidémie, prévu initialement les 18 et 19 juin à Genève, a été déplacé à Kuala Lumpur en Malaisie, pour faciliter les voyages des délégués provenant de pays à risques.
Convention. La nouvelle maladie survient au moment où s'achève le quinquennat de la directrice générale, l'ex-Premier ministre de Norvège, Gro Harlem Brundtland. Le Sud-Coréen Jong Wook Lee, «candidat maison» de l'OMS, devrait lui