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Libération

Bush : mission non accomplie en Irak

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De nombreuses voix dénoncent le fiasco de l'après-guerre.
publié le 21 mai 2003 à 23h04

Washington

de notre correspondant

George W. Bush s'apprête-il à oublier l'Irak ? La question est désormais ouvertement posée aux Etats-Unis, et les critiques les plus féroces viennent de ceux qui avaient défendu avec le plus de conviction la guerre contre Saddam Hussein. L'hebdomadaire The New Republic, qui avait fait campagne avec passion pour une offensive militaire, barre cette semaine sa une d'une manchette éloquente : «Mission NON accomplie», avec un sous-titre encore plus explicite : «Bush s'apprête à abandonner l'Irak.» «Si nous ne restons pas assez longtemps pour construire une démocratie, pourquoi avons-nous fait cette guerre ?», se demande le journal. Loren Thompson, spécialiste de la dé fense au très sérieux centre de recher che Lexington Institute (conservateur) et partisan déterminé de la guerre, parle déjà du «fiasco» de l'après-guerre : «Et j'utilise ce mot très soigneusement», nous précisait-il hier, en énumérant : «L'eau potable est difficile à obtenir, l'électricité ne revient pas, les maladies apparaissent à cause de l'accumulation d'ordures...»

Les raisons qui avaient été avancées pour justifier le conflit (le désarmement d'un régime dangereux, la lutte contre le terrorisme, la libération d'un peuple opprimé) ont perdu leur force : les Américains n'ont toujours pas trouvé d'armes de destruction massive en Irak et ils n'ont toujours pas réussi à démontrer de lien entre le régime de Saddam Hussein et Al-Qaeda. Surtout, la grogne croissante des Irakiens contre