A 73 ans, le poète argentin Juan Gelman voudrait boucler la boucle et terminer le puzzle macabre commencé après l'enlèvement, le 24 août 1976 à Buenos Aires, de son fils et de sa belle-fille, enceinte. Treize ans plus tard, après de minutieuses recherches, il a retrouvé le cadavre de son fils, achevé par les militaires d'une balle dans la nuque. En mars 2000, ce fut la rencontre avec sa petite-fille, née en détention et arrachée à sa mère afin d'être confiée en adoption à un couple d'Uruguayens. Il ne reste désormais au poète qu'à retrouver la dépouille de sa belle-fille, elle aussi exécutée par les militaires, pour achever sa quête.
Exilé en Europe, puis au Mexique où il vit toujours, après avoir fui la dictature militaire argentine (1976-1983), Juan Gelman était récemment de passage à Paris pour parfaire la campagne internationale en faveur de sa belle-fille Maria Claudia. Il a notamment rencontré le député européen Olivier Duhamel et a obtenu l'accord de Robert Badinter pour participer à une initiative juridique aux côtés de plusieurs experts internationaux. L'objectif est de soutenir le juge uruguayen qui instruit la disparition de Maria Claudia et est soumis à de multiples pressions du pouvoir, en lui fournissant de nouveaux arguments.
Il s'agit aussi indirectement de faire bouger le président uruguayen Jorge Battle qui, d'après le poète, connaît parfaitement les circonstances de la disparition de sa belle-fille et même le nom de son assassin, un militaire. Mais, alors qu