Menu
Libération

«Nous, les juifs marocains, n'allons pas capituler»

Article réservé aux abonnés
Stupeur de la communauté israélite après les attentats.
publié le 21 mai 2003 à 23h04

Casablanca envoyé spécial

Face au Bar «Al Faraj», au croisement des rues Lacépède et Jean-Jacques-Rousseau, un petit groupe de juifs et de musulmans du quartier tentent de s'organiser. Leur obsession, c'est de mettre sur pied au plus vite une grande cérémonie oecuménique en plein air devant le Cercle israélite, à l'endroit même où, le 16 mai au soir, un des cinq commandos-suicides a fait exploser ce qui fait office de centre culturel de la communauté juive de Casablanca. Trois déflagrations successives ont tué sur le coup les deux kamikazes, deux policiers et le gardien du lieu. A l'intérieur du Cercle, les dégâts matériels sont considérables, mais aucune autre victime n'a été à déplorer parce que l'attentat s'est produit en plein shabbat, soit un jour de fermeture.

Même famille. Armand Amar, 53 ans, exportateur de vêtements, fréquente le Cercle israélite depuis trente ans. «Pour moi, c'est comme une deuxième maison, où tout le monde a toujours été bienvenu. Ici, dans le quartier, juifs et musulmans sommes les membres d'une même famille», dit-il en serrant ses mains l'une contre l'autre pour mieux se faire comprendre. A Casablanca, où résident les trois quarts de la communauté juive marocaine ­ entre 3 000 et 5 000 personnes ­, le voisinage de la rue Lacépède a valeur de symbole. Outre le Cercle, on y trouve une douzaine de synagogues et une vie associative animée.

«Cette cérémonie d'union entre juifs et musulmans est importante, poursuit Armand Amar, c'est notre réponse à la b