Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Yves Franchet, le directeur général d'Eurostat, l'office statistique européen, et son adjoint, Daniel Byk, se sont-ils servis dans la caisse ? C'est ce que donne à penser la Commission qui a décidé, hier, de relever de leurs fonctions les deux hauts fonctionnaires européens de nationalité française. L'exécutif européen, qui admet ne pas connaître tous les éléments du dossier, affirme ne pas avoir eu d'autre choix, l'Olaf, l'Office antifraude de la Commission, ayant saisi le tribunal de grande instance de Paris d'une affaire de détournement de fonds et de «caisse noire» qui aurait été organisée par Eurostat, via une société française.
L'Olaf n'a pas à avertir la Commission de ses investigations : la procédure est secrète, et il n'est pas tenu de respecter les droits de la défense, ni de se soumettre à un quelconque contrôle juridictionnel. En apprenant par la presse, vendredi, que le parquet de Paris avait ouvert, le 4 avril, une information judiciaire contre X pour «recel et complicité d'abus de confiance», la Commission a décidé de mettre au vert les deux fonctionnaires en prétendant qu'elle agissait «à leur demande». Or, selon nos informations, les deux hommes n'ont guère eu le choix... Interrogé par Libération, le parquet de Paris confirme que personne n'est pour l'instant mis en cause. Si leurs noms apparaissent dans la plainte de l'Olaf, «c'est en tant que dirigeants, aucune charge ne pèse directement sur eux, en l'état des investigati