Le colonel Daniel Vollot, un Français, dirige la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc) à Bunia, chef-lieu de l'Ituri, en proie à une flambée de violences sans précédent.
Beaucoup de gens ici disent que les Casques bleus ont été incapables de les protéger pendant les deux semaines d'intenses combats. Qu'est-ce que vous leur répondez ?
C'est une évidence. Prenez une population comprise en 300 000 et 500 000 habitants, avec des ethnies différentes qui se haïssent cordialement et sont réparties sur l'ensemble du territoire. Avec 700 soldats qui ont pour mission de tenir l'aéroport, de défendre les organisations internationales, les personnalités du Comité de pacification de l'Ituri, les installations de l'ONU, de faire des patrouilles, rétablir la confiance... On ne fait pas de miracle. On ne peut pas protéger la population, mettre un individu derrière chaque maison. Les gens s'entretuent joyeusement. Il y a aussi des règlements de comptes. Des vols, comme dans toutes les capitales du monde, etc. La Monuc a bon dos. Nous sommes 700 individus, tout compris.
Vos soldats ont-ils tenté, malgré tout, de défendre des civils quand ils les ont vus se faire attaquer ?
Oui. Une de nos missions, c'est de défendre les personnes en cas de danger immédiat. Chaque fois que l'on a vu des personnes menacées, nous sommes intervenus.
Combien de fois ?
Nous avons tiré quelque 5 000 cartouches.
Avez-vous abattu des miliciens ?
Non, on tire en l'air, cela suffit largement. Cha