«L'ONU est de retour»: justifiant, hier, la décision de la France de voter la résolution américaine sur l'Irak, Dominique de Villepin a été un brin excessif. Evincées durant la durée du conflit, les Nations unies effectuent en réalité un retour modeste dans la gestion de l'après-guerre en Irak où les Etats-Unis ont bien voulu lui faire une petite place tout en gardant la haute main. Mais Paris privilégie désormais la réconciliation avec Washington, quitte à avaler quelques couleuvres.
Officiellement, les deux parties ont chacune fait montre d'esprit de compromis. Les Américains, qui avaient paru un temps tentés de se passer de l'ONU, ont finalement accepté qu'un représentant spécial des Nations unies soit associé au processus de reconstruction politique. Le Conseil de sécurité, hors course depuis le déclenchement des hostilités, sera en outre tenu informé environ tous les trois mois des progrès en vue de la formation d'un gouvernement irakien.
Flou artistique. De leur côté, les Français et avec eux les Russes et les Allemands, les deux grands alliés du «front du refus» ont dû singulièrement réviser leurs exigences. A la baisse. Ils demandaient que l'ONU, la seule selon eux à détenir la légitimité internationale nécessaire, dirige la reconstruction: ce sera la coalition américano-britannique. Londres et Washington récupèrent même la gestion des fonds tirés des ressources pétrolières. Le rôle des inspecteurs dans le contrôle du désarmement, auquel Paris tenait tant, deme