La fracture irakienne en partie résorbée avec le ralliement français à la résolution américaine à l'ONU, les sujets qui fâchent entre Américains et Français ne manquent pas. Unilatéralisme d'un côté, multipolarité de l'autre, ils résument deux visions du monde. «Le principal objectif du G8 sera... d'éviter d'avoir un problème», disait début mai Robert Zoellick, représentant américain au Commerce... Pas gagné.

Santé : des dollars contre un plan global

«Le plan d'action sur la santé», une des clés de voûte du G8 d'Evian, édifice bien fragile, semble déjà lézardé. Washington campe sur son refus de toute solution via l'OMC et ce, en dépit des promesses faites à Doha en novembre 2001. Pas question d'assouplir les brevets des médicaments pour permettre à des pays en crise sanitaire d'importer ou de fabriquer des génériques. Motif ? Les brevets stimulent la recherche. Un écran de fumée pour protéger les laboratoires, répond un collectif de six ONG. Qui ont rappelé, hier, que sur les «1 393 médicaments lancés entre 1975 et 1999», moins de 1 % concernait les maladies tropicales. Jacques Chirac le sait, qui plaidait mercredi «pour un renforcement de la recherche contre les maladies négligées». Washington s'en moque et privilégie la voie en solo plutôt que le cadre multilatéral. Pour les Américains, les pandémies ne sont pas un problème de santé publique, mais de sécurité publique. Mais ils se donnent des moyens. Bush arrivera à Evian avec une enveloppe rouleau compresseur : 15 milliards