Madrid de notre correspondant
L'entrée en politique d'Ana Botella, l'épouse du chef du gouvernement José Maria Aznar, apparaît moins facile que prévu. Lorsque, début janvier, la «segunda dama» d'Espagne derrière la reine Sofia , annonce qu'elle sera numéro trois sur la liste du Parti populaire (PP) pour les municipales du 25 mai, les analystes augurent pour elle un début en fanfare. Selon eux, Ana Botella cumule les atouts : son influence dans les instances du PP, un charisme qui contraste avec l'allure tristounette de son mari, une image «glamour» bien relayée par la presse du coeur et un activisme social qui conforte sa popularité. A l'époque, l'institut de sondages Opina prédit une avance confortable au PP à Madrid 41 % des suffrages, contre 27 % au Parti socialiste (PSOE). Ana Botella se voit déjà conseillère aux affaires sociales de la capitale.
La situation a changé et la bataille pour la Mairie de Madrid, considérée comme la plus emblématique de ce scrutin, s'annonce serrée. La candidature d'Ana Botella, qui, pour le PP, devait permettre de «bétonner» un bastion vieux de quatorze ans, est devenue une arme à double tranchant. D'un côté, cette catholique rigoriste de 49 ans, aînée de treize frères et soeurs et farouche ennemie du divorce et de l'avortement, constitue un atout auprès de l'électorat majoritairement conservateur de la capitale. De l'autre, elle incarne la continuité de son mari. Or, l'image de José Maria Aznar a été sérieusement écornée. En baisse suite