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Libération
Reportage

Batasuna interdit, le Pays basque a toujours peur

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A Hernani, un an après la mise hors la loi du parti séparatiste, les tensions demeurent.
publié le 24 mai 2003 à 23h08

Hernani envoyé spécial

La ville basque d'Hernani vote ce dimanche pour les élections municipales, mais elle n'est jamais entrée en campagne. «Ou alors une campagne digne de Kafka, dit la mairesse. Je représente la majorité des électeurs, je n'ai commis aucun crime mais je ne peux pas être candidate. Ce ne sont pas les électeurs qui me jettent mais l'Etat espagnol.» Mertxe Extebarria a dirigé pendant quatre ans ce bourg de 18 000 habitants, enchâssé dans des monts à 10 km de San Sebastian. Pour le compte de Batasuna, ex-Euskal Herritarrok, ex-Herri Batasuna, le bras politique de l'ETA.

Meilleurs scores. C'est ici, au coeur de la province de Guipuzcoa, dans cette ceinture anciennement très industrialisée de San Sebastian, que les séparatistes basques ont toujours fait leurs meilleurs scores électoraux depuis la mort du dictateur Franco, en 1975, et le retour de la démocratie. 48 % des voix et neuf conseillers municipaux sur dix-sept en 1999 pour Mertxe Etxebarria. C'est fini. Accusé d'avoir maintenu trop de liens avec le terrorisme de l'ETA, qui a provoqué plus de mille morts, Batasuna a été débarqué de la démocratie. Le gouvernement de droite du Parti populaire (PP) de José Maria Aznar a fait approuver il y a un an, à la quasi-unanimité de la Chambre des députés, une loi interdisant le parti séparatiste.

Parallèlement, le juge Baltasar Garzon accumulait les accusations dans un dossier d'instruction visant à la suspension par la justice de Batasuna. Comment certains membres de la