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Libération
Reportage

Feu l'armée de Saddam Hussein

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Sa dissolution a été décrétée avec celle des ministères de la Défense et de l'Information.
publié le 24 mai 2003 à 23h07

Bagdad envoyé spécial

Au temps de sa splendeur, avant la première guerre du Golfe, quand Saddam Hussein rêvait de présenter son pays comme la principale puissance du Moyen-Orient, l'armée irakienne était considérée par nombre d'experts comme la quatrième du monde. Ecrasée sans grandes difficultés en moins de trois semaines par les forces de la coalition, elle a été officiellement dissoute vendredi par un décret du nouvel administrateur américain en Irak. «Il s'agit d'un premier pas vers la création d'une force nationale de défense pour l'Irak libre», a expliqué Paul Bremer qui, à peine dix jours après avoir pris ses fonctions, montre, à la différence de son prédécesseur Jay Garner, sa volonté d'une «débaassisation» en profondeur du pays.

Démis. Le même décret annonce ainsi la dissolution de la garde républicaine, le corps d'élite du défunt régime, du ministère de la Défense et de celui de l'Information. La veille, le patron des forces militaires américaines en Irak (Centcom), le général Tommy Franks, avait par ailleurs appelé les anciens cadres de l'ex-parti au pouvoir, soit 200 000 personnes, à se faire connaître auprès des autorités. Ils devraient être démis de leurs fonctions dans les administrations, hormis quelques techniciens indispensables. Le Baas comptait 700 000 membres actifs et plus du double de sympathisants enregistrés. Ces mesures ont été annoncées au lendemain de l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU, par 14 voix sur 15 (la Syrie n'a pas voté le texte)