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Libération
Reportage

Algérie: «ici, c'est le peuple qui s'aide»

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Le chef de l'Etat a été conspué par les victimes du séisme.
publié le 26 mai 2003 à 23h08

Alger, Boumerdès envoyé spécial

«Démissionnez monsieur Bouteflika !» Le titre s'étale sur toute la une du Matin dans son édition de dimanche, consacrée à «l'Algérie en colère» contre un pouvoir accusé d'avoir été incapable de porter secours aux siens. La veille, le chef de l'Etat algérien a reçu une «gifle populaire», selon le quotidien, quand il s'est rendu à Boumerdès, à une cinquantaine de kilomètres d'Alger. Hué par une foule hurlant sa colère et son désarroi avec des mots comme «Pouvoir assassin !», Abdelaziz Bouteflika a dû remonter précipitamment dans sa voiture, et le cortège présidentiel est parti sous une pluie de pierres de la cité des 1 200-Logements. Le chef de l'Etat s'est ensuite arrêté dans la cité du 11-Décembre. Le visage fermé, il n'a dit mot face à la foule contenue par deux cordons de forces de l'ordre. A peine deux minutes plus tard, il est reparti. Dimanche matin, une femme médecin résume, sur les ondes de la radio Chaîne 3, ce mur d'incompréhension qui semble séparer les Algériens et leurs responsables gouvernementaux : «Les critiques viennent après le chagrin. Quand les Algériens auront pansé leurs blessures, peut-être vont-ils se révolter.»

Equipe de recherche. C'est le silence qui surprend d'abord, samedi, en arrivant à Boumerdès. La ville n'est plus qu'une foule désolée aux regards hagards. Un grand chien noir va et vient autour d'une énorme dalle de béton. Il appartient à une équipe de recherches autrichienne. Mercredi soir, avant le tremblement de