Buenos Aires

de notre correspondant

Nestor Kirchner, avocat de 53 ans et nouveau président de la République d'Argentine, a pris ses fonctions hier dans l'enceinte du Congrès en présence de la plupart des chefs d'Etat d'Amérique latine, dont Fidel Castro. Après la plus grave crise économique et politique de son histoire démocratique, le pays retrouve la stabilité politique que lui confère un chef d'Etat élu démocratiquement, le premier depuis la démission de Fernando de la Rua, en décembre 2001.

Mais le gouverneur de la petite province de Santa Cruz, en Patagonie, péroniste convaincu, sort affaibli d'élections tronquées par le retrait de Carlos Menem avant le second tour. Les défis qui attendent le nouveau Président sont surtout économiques, à un moment où 57 % des Argentins vivent en dessous du seuil de pauvreté et où la dette publique atteint 144 milliards de dollars. Au-delà d'un important programme d'investissements publics, les premières décisions attendues sont d'ordre pratique : la reconstruction de la région de Santa Fe, dévastée au début du mois par les inondations, et le paiement des enseignants en grève de la province d'Entre Rios, où la rentrée scolaire n'a pas eu lieu (lire ci-contre).

Les membres du gouvernement de Nestor Kirchner sont tous issus du péronisme et illustrent la continuité avec laquelle le nouveau Président entend mener sa politique, au moins jusqu'à l'entrée en fonctions du nouveau Parlement, en décembre. Reconduit à la tête du ministère de l'Economie