Devant la porte du 54 bis, rue David-d'Angers, dans le XIXe arrondissement de Paris, des sacs de plastique s'accumulent sur le trottoir. Ils attendent de partir pour l'Algérie. A l'intérieur, des dons pour les populations victimes du séisme. Couvertures et produits médicaux (médicaments, bistouris, stéthoscopes...). Depuis que les animateurs de l'association Espoir Solidarité Algériens ont appris qu'un tremblement de terre avait secoué leur pays, ils se relaient jour et nuit dans le minuscule local.
Sature. «Mercredi, le 21 mai, quelqu'un m'a appelé vers 22-23 heures pour me prévenir de ce qui s'était passé, raconte Mohamed Bouabana, le vice-président de l'association. On ne connaissait pas l'ampleur des dégâts. Au fil des heures, on s'est rendu compte que c'était grave. Les premières vingt-quatre heures, c'était impossible d'avoir l'Algérie à cause de l'encombrement des réseaux. Les gens réussissaient mieux à nous joindre de là-bas.» Cinq jours plus tard, les communications restent difficiles. «Tôt le matin, ça passe mais ça coupe vite. France Télécom dit que si on arrive à obtenir son correspondant, il ne faut pas rester trop longtemps en ligne parce que ça sature», raconte le secrétaire du recteur de la Mosquée de Paris. «Je n'arrive pas à joindre mes parents à Alger, nous sommes tous logés à la même enseigne, on essaie de passer par d'autres canaux, on appelle d'autres wilayas (préfectures, ndlr), c'est plus facile quand c'est l'Algérie qui nous appelle», confirme Mustaph