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Libération
Reportage

Du rouge dans l'Evian

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publié le 27 mai 2003 à 23h09

Ils ont commencé à planter leurs tentes à Annemasse, à une quarantaine de kilomètres d'Evian où se déroulera, à huis clos, le sommet du G8. A partir de jeudi et jusqu'au 3 juin, les altermondialistes organisent leur propre contre-sommet, y compris un «off» du contre-sommet, sous le mot d'ordre «G8 illégitime». Retour sur les trois défis des «alter (mondialistes)».

Grossir sans (trop) se diviser

A Annemasse, on peut esquisser une géographie politique sommaire des mouvements de l'altermondialisation. Au Village alternatif, anticapitaliste et antiguerre (Vaaag), les libertaires et les anars. Au Village intergalactique, les néoradicaux, la presse alternative. Au Point G, un camp «féministe non mixte». «On constate une logique de séparation des mouvances, avec des désaccords politiques parfois assez profonds», résume le sociologue Olivier Blondeau. Rien de neuf, si ce n'est que d'année en année, les altermondialistes agrègent des pôles de «résistances» de plus en plus nombreux et hétérogènes. Les plus enthousiastes rallient d'office à la galaxie «alter» tous ceux qui gravitent dans les rues de la planète. «De 100 000 personnes battant le pavé dans le monde à l'époque de Seattle, on est passé à plus de 10 millions lors des grandes manifestations pacifistes contre la guerre en Irak», proclame Christophe Aguiton, responsable du secteur international d'Attac. Reste, à Evian comme ailleurs, à faire travailler et protester, cohabiter et coexister des mouvements aux moyens d'action et aux