Menu
Libération

L'Everest, la fascination du risque La mort en embuscade

Article réservé aux abonnés
En un siècle, 176 alpinistes ont disparu en tentant de fouler le Toit du monde. Pourtant, les expéditions se multiplient.
publié le 27 mai 2003 à 23h09

L'Everest est l'une des montagnes les plus meurtrières : en un siècle, 176 alpinistes ont trouvé la mort sur ses flancs. Soit environ un mort pour dix personnes au sommet... D'autres 8 000 sont bien plus dangereux, comme l'Annapurna, le K2 ou le Nanga Parbat. Mais l'Everest a attiré tant de monde que le nombre des victimes y est forcément plus élevé.

Les Sherpas népalais représentent environ le tiers des 176 victimes. Ils sont presque tous morts dans le cadre de leur travail, au service des himalayistes étrangers. La première tragédie affiche clairement la donne : en 1922, lors de la deuxième expédition britannique sur le versant tibétain, sept Sherpas sont tués dans une avalanche. Ces sept morts, oubliés, ne pèsent pas lourd face aux premières victimes occidentales, les Anglais George Mallory et Andrew Irvine, qui, en 1924, disparaissent près du sommet sans qu'on sache s'ils l'ont atteint. Le corps momifié de Mallory n'a été retrouvé que soixante-quinze ans plus tard, sans aucun indice permettant de lever le doute...

Les victimes restent peu nombreuses jusqu'en 1970, où huit himalayistes meurent. En 1974, une expédition chamoniarde est décimée, sur l'arête ouest, vierge. Gérard Devouassoux, célèbre guide, et quatre Sherpas meurent sous une avalanche. 1977 est la dernière année sans victimes ; depuis, chaque saison a été meurtrière. Certaines tragiques.

Cadavres sur la voie. En 1982, onze alpinistes périssent. Parmi eux, l'extraordinaire cordée anglaise Peter B