Migron, Guivat Assaf envoyé spécial
Migron n'apparaît sur aucune carte. «Si, nous sommes sur la carte !», rétorque Elon, le secrétaire général de cette implantation dite «sauvage». Au début, une antenne-relais pour les téléphones portables a été dressée sur cette colline ; un garde posté pour la surveiller, puis d'autres jeunes l'ont rejoint «pour prier et étudier». Désormais, 35 familles (120 personnes) vivent ici, depuis le printemps 2002, dans des préfabriqués, des «caravanes», comme on les appelle ici. Une caravane coûte 100 000 shekels, la location mensuelle 400 shekels (un shekel vaut 0,18 euro). Les allées sont macadamisées, des bouts de jardin ont poussé. Deux caravanes ont été recouvertes de pierres taillées : le jardin d'enfants et la synagogue. Un avis est affiché sur la synagogue : le grand rabbin Elyahou, l'une des plus hautes autorités religieuses du camp national-religieux, demande de militer pour la libération de Jonathan Pollard, emprisonné aux Etats-Unis pour espionnage au bénéfice d'Israël : «On n'abandonne pas ses frères !»
Biblique. Ce genre d'implantation (en hébreu, maahaz, emprise) est un avant-poste, une extension de colonie existante. Migron peut certes se prévaloir d'une antériorité biblique : jadis, Saül a rassemblé ici, «sous le grenadier», sa troupe de «600 hommes» (1), avant d'attaquer les Philistins. Il n'y a plus de grenadier, mais Migron veut à tout prix exister. Le paysage est d'une beauté étrange, trop «biblique» pour ne pas faire cliché, da