Voilà enfin un sujet qui ne devrait pas diviser les Etats-Unis et la France : c'est un dispositif de sécurité XXL qui a été prévu pour le G8. Impressionnant, voire «délirant» selon les organisateurs du sommet alternatif, qui attendent entre 50 000 et 100 000 manifestants le 1er juin. Au total, 25 000 personnes seront en effet affectées au maintien de l'ordre. Soit, hypothèse basse, un policier pour deux manifestants !
Côté français, pour les seuls militaires: 11 000 hommes, des Mirage 2000, des avions radars Awacs, 50 à 60 hélicoptères de combats, des drones (avions sans pilotes), des batteries de missiles sol-air, des unités antibactériologiques et chimiques, etc. Côté suisse, Berne a porté à plus de 10 000 le nombre de personnes affectées au maintien de l'ordre (lire ci-dessus). L'aéroport de Genève est bouclé, le survol interdit, comme la navigation sur le lac Léman y compris sous-marine, des hommes grenouilles veilleront au grain. Les forces de sécurité quadrilleront un territoire de 2000 km2, qui sera divisé en trois zones. Dont la zone zéro, siège des délégations et des chefs d'Etat, un no man's land de 30 kilomètres carrés.
Ce couvre-feu qui ne dit pas son nom fait grincer. «C'est une stratégie de dramatisation», souffle Michel Tubiana, président de la Ligue des droits de l'homme. Comme ce dispositif «préventivement» mis sur les rails pour «anticiper» interpellations, gardes à vue et comparutions immédiates : des Algécos, mis à la disposition de cinq magistrats, ont é