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Libération

Zemmouri, un alignement de ruines

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Sans le soutien des autorités, la ville de l'Est algérois tente de s'organiser.
publié le 27 mai 2003 à 23h09

Zemmouri envoyé spécial

La mairie n'existe plus. Tout comme la brigade de gendarmerie, les cafés, la caserne des pompiers. De la mosquée, il reste le minaret penché comme une tour de Pise avec au sommet un nid que les cigognes tentent de reconstruire. Zemmouri, épicentre du tremblement de terre, a été détruite à plus de 80 %. Une centaine de personnes seraient mortes. Cette ville située à 60 kilomètres d'Alger est réputée pour la beauté de ses plages. Mercredi soir, racontent des habitants, la mer s'est retirée à plus de 600 mètres de la côte sous l'effet du séisme. «Les barques des pêcheurs tanguaient dans le vide. C'est comme si l'eau avait été engloutie dans une faille», dit un homme à côté de sa maison écroulée.

Calots. La rue principale de Zemmouri est un alignement de ruines qui débouche sur une place encombrée de voitures et de piétons. Dans la cour de la mosquée, il y a des montagnes de couvertures, de bouteilles d'eau, de sacs de semoule qu'une foule bruyante vient réclamer. «Tous ces dons, ce sont des bénévoles qui les ont apportés. ça provient de tout le centre de l'Algérie», dit Bachir, un jeune médecin. Sur la route qui part d'Alger, on croise des automobiles qui arborent des drapeaux algériens et des calicots où il est écrit «aides». Des camions sont chargés de monumentales cargaisons de matelas. A Zemmouri, dit Bachir, «les secours internationaux sont venus, pas ceux des autorités, mais la population a été très efficace. C'est magnifique.» C'est le même discours