Prague envoyé spécial
Valéry Giscard d'Estaing est un grand séducteur. Il l'a encore prouvé hier, à Prague, devant le millier de syndicalistes réunis pour le Xe Congrès de la Confédération européenne des syndicats (CES). L'ex-président français était venu présenter le résultat (provisoire) des travaux de la Convention qu'il préside (lire Libération d'hier). Avec moi, a-t-il lancé en substance, fini l'Europe du «marché commun», place à une Europe dont la Constitution sera «démocratique, moderne et sociale».
Le «président» avait pris soin de présenter sous son meilleur jour le projet qui doit être soumis dans un mois aux Etats membres. Dans sa hotte, Giscard avait apporté des réponses confortant le «modèle social européen».
Plein emploi. Ainsi, en premier lieu, la volonté d'intégrer la Charte des droits à la Constitution, une exigence centrale de la CES. Mais aussi l'inscription du rôle des syndicats, la protection des services d'intérêt général ou encore les premiers éléments d'un gouvernement économique et social de l'Europe. Le «plein emploi» devient un objectif de l'Union. «Quand on se souvient que pour Giscard, il y a un an, le terme plein emploi tenait du débat idéologique, on est soufflé», admet l'espagnol Candido Mendez (UGT). Pour Jean-François Trogrlic (CFDT), Giscard s'est montré «pragmatiquement juste et politiquement habile».
Trop habile même. Le futur numéro deux de la CES, l'Allemand Rainer Hofmann, salue ironiquement «le numéro de charme digne de la diplomatie fran