Lusaka (Zambie)
envoyée spéciale
Perdue dans les champs qui parsèment Lusaka, la capitale de la Zambie, une maison en parpaings sert d'école maternelle. Comme tous les matins, les trois maîtresses de l'école commencent la journée par une distribution générale de porridge, une bouillie de plusieurs céréales. Leurs 150 élèves, certains en haillons, grelottent dans le froid matinal de l'hiver austral. Tous ont apporté un récipient, écuelle en fer, bol ou vieux pot de margarine en plastique. Certains, trop pauvres pour avoir une cuiller, mangent leur bouillie du bout des doigts. D'autres n'avalent qu'une partie de leur ration et emballent le reste pour le partager avec leur famille. Dans une salle de classe en construction, entre quatre murs inachevés et sans toit, des enfants, plus grands, suivent une leçon d'alphabet. «T pour tasse», répètent-ils en choeur. Ils sont plus de 700 à être venus pour profiter de la distribution gratuite. «Ici, on ne renvoie pas les enfants», explique une institutrice.
Stigmatisation. Depuis janvier, cette petite école communautaire de Chinika fait partie des 77 sites choisis par le Programme alimentaire mondial (PAM) pour nourrir les orphelins de Lusaka. «Cette distribution d'aide en milieu urbain est une première pour nous, en raison du taux de personnes infectées par le sida à Lusaka», explique Sibi Lawson, responsable du PAM. Avec 27 % de sa population contaminée, la capitale de la Zambie affiche le plus fort taux de la région, mais aussi l'un des