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Libération

«C'est le chaos, les Américains doivent partir»

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publié le 29 mai 2003 à 23h11

Fallouja envoyé spécial

Seules quelques tâches noirâtres restent sur le sable au bord de la route, non loin d'un talus couvert de hautes herbes où s'étaient dissimulés les assaillants. L'armée américaine a rapidement enlevé la carcasse calcinée du blindé de transport de troupe, touché mardi vers 2 heures du matin par un tir de lance-roquettes, ainsi que les débris de l'hélicoptère qui s'est écrasé, apparemment par accident, en emportant les corps des deux GI tués et des neufs autres blessés. Les habitants de Fallouja, grosse cité sunnite de 300 000 habitants, à une soixantaine de kilomètres à l'ouest de Bagdad, n'en continuent pas moins de venir voir le théâtre de «l'exploit» de ceux que, presque tous ici, saluent comme des «moudjahidin». «Je ne les connais pas mais je serai honoré d'être l'un d'entre eux et je suis sûr que ces attaques continueront», affirme Ahmed Athir, un jeune fidèle venu d'une mosquée toute proche. «Ils sont la fierté de la ville et de tout l'Irak», renchérit un commerçant qui a arrêté sa voiture pour prendre une photo.

Nouvel attentat. Dans le souk, comme au pied des immeubles cossus du centre-ville, les mêmes mots reviennent : «Les Américains avaient promis d'apporter la liberté et le bien-être. C'est le chaos et ils doivent partir.» Seul le maire, Taha al-Alwani, nommé par les chefs de tribus et les leaders religieux locaux, condamne «ce nouvel attentat, peut-être commis par des gens qui ont tout à perdre de la disparition du régime de Saddam Hussein e