avec AFP, Reuters
Confronté à une vague de colères sociales sans précédent, le président péruvien Alejandro Toledo, au pouvoir depuis moins de deux ans, a décrété, mardi soir, l'état d'urgence pour un minimum de trente jours. Le maintien de l'ordre public est confié à l'armée, les libertés de circulation et de réunion sont suspendues, ce qui concerne en premier lieu grévistes et manifestants. «La tolérance a des limites (...), la démocratie sans l'ordre et sans autorité n'est pas la démocratie», a affirmé le chef de l'Etat dans son allocution, retransmise mardi soir sur toutes les chaînes de télévision du pays.
Barrages. Des milliers de paysans, ainsi que les salariés du secteur de la Santé publique s'étaient joints, en début de semaine, à la grève des enseignants, entrée dans sa troi sième semaine. Marches et manifestations se sont multipliées mardi, tandis que les agriculteurs montaient des barrages sur les principaux axes routiers du pays, paralysant la circulation dans de nombreuses régions et menaçant l'approvisionnement de la capitale, Lima. Un état d'urgence d'un mois avait déjà été déclaré en juin 2002, mais limité à la région d'Arequipa, dans le sud du pays, après une vague de violentes protestations contre la privatisation du secteur électrique et l'augmentation des prix qui avait suivi.
Cette fois, ce sont notamment près de 300 000 professeurs et instituteurs qui suivent depuis bientôt vingt jours un mot d'ordre de grève qui touche sept millions d'élèves. Les enseign