A nouveau des chiens dans les ruines, des fouilles désespérées, des secouristes exténués et quel ques feux pour se réchauffer dans la nuit : les dernières secousses telluriques de la région d'Alger ont fini de saper le moral des sinistrés. Hier, quand le jour s'est levé, la terre a en effet tremblé à nouveau violemment, semant la terreur dans les tours et les «barres» de la banlieue de la capitale, tandis que la ville de Zemmouri prenait l'allure d'un bourg bombardé. Mardi soir déjà, des milliers d'Algérois avaient abandonné leurs domiciles fissurés pour passer la nuit sur les trottoirs, les places dégagées ou les squares de la capitale après une très forte secousse.
Les appels au calme des autorités et les explications des sismologues, évoquant «des répliques normales et naturelles» du séisme «principal» du 21 mai, ne les sécurisent en rien. «On est saturé, on n'en peut plus», lance Saïd. Mardi soir, son frère Hacène, est monté dans un immeuble penché de 15 étages de Reghaïa, une ville durement touchée. Pour y récupérer des couvertures. C'est alors que la terre s'est remise à trembler. Le bâtiment s'est effondré. Reghaïa comptait deux immeubles de dix et quinze étages. En s'affaissant, le 21 mai, le «10» avait tué 400 personnes. Ecroulé mardi soir, le «15» n'a pas encore rendu ses corps, alors que des témoins affirment avoir vu des gens se défenestrer, tandis que d'autres se blessaient dans des bousculades ou en tombant dans les escaliers. Au total, la secousse de mardi aura