«Du sang-froid, du calme, pas de panique, surtout rassurez les enfants» : en pleine nuit, sur la radio algérienne, le sismologue Mohamed Hamdache tentait de sécuriser les Algérois. Une fois de plus, la terre venait de trembler, hier aux premières lueurs de l'aube. Ceux qui ne dormaient pas déjà à la belle étoile ont quitté précipitamment leur domicile, terminant la nuit dans des voitures, sur les trottoirs ou sur les places.
A bout de forces. Cette nouvelle réplique, dont l'épicentre se situe encore près de Zemmouri, est, avec celle de mardi soir, la plus forte (5,8 sur l'échelle de Richter) enregistrée depuis le séisme du 21 mai. Et plus de quatre heures après, la terre rugissait toujours, avec des répliques certes moins importantes (3,7 et 4,2) mais assez violentes pour terroriser une population à bout de forces. Et ajouter de nombreux blessés à un bilan déjà très lourd : 2 251 morts, 10 500 blessés et des centaines de disparus.
«Les gens ont désormais compris qu'il ne fallait pas rester à l'intérieur des bâtiments endommagés», se félicitait un responsable de la Défense civile pendant que la radio appelait à s'éloigner des immeubles. Ces explications ne sont toutefois pas de nature à rassurer des habitants prévenus que les répliques «vont durer des mois, et peut-être deux ans», et horrifiés d'apprendre qu'un rapport du Cnes, le Conseil économique et social algérien, avait tiré la sonnette d'alarme sur les risques d'une «urbanisation incontrôlée» cinq semaines avant le séisme