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Libération

Irak : la manip de Bush et Blair

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Le rapport anglais avait été faussé. Et un conseiller américain avoue que les armes chimiques étaient un prétexte.
publié le 30 mai 2003 à 23h12

Londres de notre correspondant

En septembre, Tony Blair avait annoncé, sur la base d'un rapport établi par ses espions, que Saddam Hussein pouvait faire usage de ses armes chimiques et biologiques «en quarante-cinq minutes». Quarante-cinq jours après la fin des combats, le Premier ministre britannique, qui effectuait hier une visite en Irak (lire ci-dessous), continue d'être hanté par ses paroles. Selon la BBC, les services de renseignements britanniques ont été contraints, à la demande de Downing Street, de «réécrire» leur dossier afin de le rendre «plus alarmiste».

«La nouvelle comme quoi des armes de destruction massive pouvaient être activées en quarante-cinq minutes a été l'exem ple classique, a confié, sous le couvert de l'anonymat, un haut responsable à la BBC. Elle ne figurait pas dans la copie d'origine. Elle a été ajoutée contre notre gré car elle n'était pas fiable.» A la différence du reste du dossier, cette information ne reposait que sur une seule source. Le secrétaire d'Etat à la Défense, Adam Ingram, a confirmé hier que cet élément clé, qui a contribué à vaincre les hésitations des députés, n'avait pas été «corroboré».

Cette révélation est d'autant plus embarrassante pour Blair qu'elle coïncide avec des propos forts gênants émis d'outre-Atlantique (Libération du 28 mai). Dans une interview au magazine Vanity Fair, le secrétaire d'Etat adjoint à la Défense, Paul Wolfowitz, a expliqué que son pays avait choisi les armes de destruction massive irakien nes comme pri