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Libération

Le Togo tout près du chaos

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La probable réélection du Président pourrait entraîner des troubles.
publié le 30 mai 2003 à 23h12

Après le Liberia, la Sierra Leone, la Côte-d'Ivoire, le Togo ? Sur le papier, ce petit pays de 5 millions d'habitants présente une remarquable stabilité : il est dirigé par le même homme depuis trente-six ans. Gnassingbé Eyadéma, doyen des chefs d'Etat sur le continent, s'est emparé du pouvoir en 1967 suite à un coup d'Etat. Depuis, il ne l'a plus lâché. Il y a deux ans, cet ancien sergent-chef de l'armée française, qui a combattu en Indochine et en Algérie, avait pourtant promis à Jacques Chirac de céder les rênes du pouvoir à l'occasion du scrutin présidentiel de juin 2003. Mais, sauf énorme surprise, il sera réélu ce dimanche. Officiellement, ce sont ses partisans du Rassemblement du peuple togolais (RPT) qui l'ont prié de se représenter, pour, disent-ils, éviter un scénario à l'ivoirienne. Mais l'homme aux éternelles lunettes noires, âgé de 67 ans, ne s'est guère fait prier, provoquant l'exaspération d'une partie de la population.

Constitution amendée. Tout a été fait pour lui assurer une victoire nette et sans bavure dans ce scrutin à un tour. En décembre, la Constitution adoptée en 1992 a été amendée : elle stipulait que le chef de l'Etat ne pouvait pas assumer plus de deux mandats de cinq ans. Après l'instauration du multipartisme au Togo, au début des années 1990, Eyadéma a été élu en 1993, puis réélu, dans des conditions contestées, en 1998. Cette année-là, le dépouillement des bulletins avait été brusquement interrompu alors que l'opposant historique, Gilchrist Olym