Washington
de notre correspondant
Les Etats-Unis ont eu, à leur tour, leur «affaire du voile». Mais dans ce pays profondément attaché à la liberté de culte et que les communautarismes ethno-religieux n'effraient pas, l'affaire n'a pas fait l'objet d'un grand débat politique comme en raffole la République française. Elle prit la forme d'un simple contentieux, qu'une juge d'Orlando (Floride) est chargée de trancher. Janet Thorpe a écouté pendant deux jours les témoignages de spécialistes des libertés publiques ou de la loi coranique, appelés à la barre par chaque partie.
Répercussions. Le procès, retransmis en direct par Court TV, opposait une musulmane à l'administration chargée de la réglementation routière en Floride. Sur la photo de son permis de conduire, Sultanna Freeman, une Américaine de 35 ans qui s'est convertie à l'islam, portait jusqu'à la fin 2001 un voile noir qui lui cache l'ensemble du visage, à l'exception des yeux. Elle a reçu, un jour, une lettre lui demandant de revenir au bureau des permis pour une nouvelle photo, visage découvert, sous peine de perdre son permis.
Soutenue par l'Aclu (Union américaine pour les libertés publiques), Freeman a décidé de porter l'affaire en justice, estimant ses droits religieux violés. «Je ne retire pas mon voile parce que ce serait désobéir à mon Seigneur», a-t-elle expliqué mardi, au début du procès. Son avocat, Howard Marks, l'a présentée comme une victime des répercussions du 11 septembre : jamais le bureau des permis n'aurai