Moscou de notre correspondante
La capitale impériale de la Russie, qui fut brièvement Petrograd, puis plus longuement Leningrad, avant de retrouver son nom originel de Saint-Pétersbourg, pourrait ces jours-ci s'appeler Poutinegrad. Pour fêter son tricentenaire, la ville natale du président russe va accueillir pendant les quatre jours à venir une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement. Le programme, tout à la gloire de son fils célèbre, rassemble les leaders de la majeure partie des Etats issus de l'ex-URSS. Il intègre aussi un sommet UE-Russie et, pour finir, un sommet Bush-Poutine, le premier depuis la brouille irakienne. Une sorte de répétition générale, semi-formelle, semi-festive, avant Evian.
Délabrée. Vladimir Poutine a mis le paquet pour rendre à sa ville son lustre d'antan et la transformer en quelques heures en capitale du monde. Le budget fédéral a alloué 1,5 milliard d'euros pour la rénovation de la «Venise du Nord» qui n'avait cessé de se délabrer depuis que les bolcheviques l'ont privée de son statut de capitale au profit de Moscou.
Les principaux monuments ont été restaurés, en premier lieu palais et musées, dont, bien sûr, l'Ermitage et la forteresse Pierre-et-Paul. Les principales artères ont eu droit à un coup de pinceau. Mais il suffit de faire quelques pas dans les rues adjacentes, les cours ou les entrées d'immeubles tout aussi sales et écaillées qu'autrefois, pour se rendre compte qu'il s'agit d'un décor en trompe l'oeil. L'important est de cacher l