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Libération
Interview

«Le gouvernement peut perdre sa majorité»

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publié le 31 mai 2003 à 23h12

Berlin de notre correspondante

Professeur de sciences politiques à la Frei Universität de Berlin et directeur d'études au WZB (Centre d'études sociologiques), Hans-Dieter Klingemann analyse la situation politique en Allemagne.

Le gouvernement Schröder est-il menacé ?

Pour un parti social-démocrate, réformer l'Etat social est un exercice très délicat. Cela ne pouvait que créer des tensions au sein du SPD (le Parti social-démocrate au pouvoir, ndlr). Et cela risque de durer un certain temps, car les réformes de l'Agenda 2010 ne sont qu'un début. Si l'on veut préserver le système social tel qu'il existe aujourd'hui, il faudra prendre d'autres mesures. La population active n'est pas prête à payer de plus en plus de cotisations sociales et d'impôts pour payer les retraites, le chômage et l'assurance maladie. Il faut donc bien limiter les dépenses. Les syndicats et l'aile gauche du parti vont tout essayer pour empêcher Gerhard Schröder de maintenir ses réformes.

Pourquoi Gerhard Schröder n'arrive-t-il pas à persuader son propre parti de la nécessité de faire des réformes ?

Au congrès, Gerhard Schröder aura certainement le parti derrière lui. Mais cela ne veut pas dire que tous les députés de la coalition rouge-verte au Bundestag vont voter pour les réformes de l'Agenda 2010. Si plus de cinq députés votent contre lui, il perd la majorité, et il quittera le gouvernement.

Gerhard Schröder a menacé à plusieurs reprises de démissionner, est-ce vraiment la meilleure méthode pour tenir son par