Berlin de notre correspondante
C'était à prendre ou à laisser. Le chancelier Gerhard Schröder avait demandé à son parti d'apporter un soutien clair et net à son programme de réformes. Sans quoi, il était prêt à prendre ses cliques et ses claques. La menace de démission a bien fonctionné. Réunis en congrès extraordinaire à Berlin, les 524 délégués du SPD (Parti social-démocrate) ont voté à 90 % pour l'Agenda 2010. Un vote de raison plus que de passion, si l'on en juge par l'atmosphère qui régnait hier dans les rangs du parti.
«Les fruits de demain.» «Que faire d'autre ?» était la question qui revenait le plus souvent. Voter contre lui revenait à ouvrir la porte à l'opposition chrétienne-démocrate. Avec une habileté rhétorique sans conteste, Gerhard Schröder a lui-même enfoncé le clou pendant près d'une heure. Oui, les coupes sont douloureuses. Non, elles ne modifient pas les valeurs sociales démocrates d'égalité et de justice. «Avec ce programme, nous semons aujourd'hui les fruits que nos enfants récolteront demain.» Et c'est bien l'un des grands problèmes de la discussion. Selon les experts économiques, les effets de l'Agenda 2010 auront certes pour effet de créer un petit souffle de croissance de l'ordre de 0,3 %. Mais pas avant 2008 ! Or la conjoncture allemande n'a jamais été aussi mauvaise. Le chômage qui atteint déjà 4,5 mil lions de personnes devrait encore augmenter en 2004, le déficit de l'Etat est abyssal, les Länder et les communes sont au bord du dépôt de bilan, l'A