Genève de notre correspondant
Déguisés en «casseurs», le visage masqué ou revêtu d'un keffieh, armés d'une matraque télescopique, une douzaine d'inspecteurs de la police judiciaire genevoise est intervenue dans la nuit de dimanche à lundi à l'Usine, haut lieu de la contre-culture genevoise, hostile au sommet du G 8 à Evian. Urs Rechsteiner, directeur de la police judiciaire, donne sa version des faits : «Nous savions que des casseurs s'étaient réfugiés dans l'Usine et nous voulions procéder à des interpellations. La porte était fermée. Mes hommes sont intervenus et dans la confusion, des coups sont partis, y compris contre des gens qui n'étaient pas violents.»
Pulica Calzini est journaliste au centre de presse alternatif Indymédia. Sa version est très différente : «J'étais au café en face de l'Usine et tout à coup, je vois des gens habillés en "Blacks Blocs" (1) avec un brassard orange. Je prends ma vidéo et je m'approche de la scène, près de la porte de l'Usine qui est ouverte à ce moment-là. Je découvre, à leur brassard, que ce groupe menaçant qui s'approche du bâtiment est constitué de policiers. Très rapidement, ils sortent leurs matraques et commencent à nous frapper. Je n'ai même pas eu le temps d'ouvrir la bouche que j'étais blessé à la tête. Tout dialogue était impossible.»
Amené à l'hôpital, il a dû se faire poser, le long du crâne, plusieurs points de suture. D'autres personnes ont été légèrement blessées. Selon Paul Rechsteiner, «l'intervention était tout à fait just