Evian envoyés spéciaux
Opération «economia pulita» ! Mais version «parole, parole». Les chefs d'Etat et de gouvernement des huit pays les plus industrialisés ont tenté hier de trouver une formule magique pour relancer une machine économique mondiale presque moribonde. Façon Mani pulite (la fameuse opération baptisée «Mains propres», pour combattre la corruption en Italie) donc, le G8 s'est fendu d'une déclaration qui en dit long sur les maux qui, dans le sillage de l'affaire Enron, rongent l'économie de marché. Mais sans aucune mesure juridique pour traduire les éventuels contrevenants. Car ce texte ne se révèle une fois de plus qu'un long catalogue de bonnes intentions. Pour blinder la croissance, note la déclaration, «l'économie d'un pays doit pouvoir s'appuyer sur un système juridique solide», «une régulation efficace» et des «pratiques de gouvernement d'entreprise transparentes».
Totalement absente des préoccupations du précédent G8, l'an dernier à Kananaskis, au Canada, la morale des affaires a frappé à la porte de celui d'Evian. Un exemple parmi d'autres : l'information. Clé de voûte, dit le G8, pour tenter d'instaurer «une économie de marché responsable». Ce qui constitue un aveu évident qu'elle ne l'a pas toujours été. Il faut que les informations soient «exactes», histoire d'aider enfin «les actionnaires à exercer leur pouvoir de contrôle». Car «l'honnêteté, la qualité et l'accessibilité constituent les fondements d'une information financière stable», explique le