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Libération

Le Zimbabwe sous le coup de violentes répressions

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Le chef de l'opposition, qui a lancé une semaine d'actions contre le président Mugabe, a été arrêté.
publié le 3 juin 2003 à 23h15

Un climat proche de la guerre civile s'est installé, hier, au Zimbabwe, au premier jour d'une semaine de protestation organisée par le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), principal parti d'opposition au président Robert Mugabe. La police a sévèrement réprimé les rassemblements qui se sont déroulés dans les principales villes du pays, notamment dans la capitale, Harare.

Dans la matinée, pour tenter apparemment de couper court à cette vague de protestation, les autorités ont appréhendé le chef du MDC à son domicile d'Harare. Détenu durant plusieurs heures dans un commissariat, Morgan Tsvangirai a, ensuite, été déféré devant la Haute Cour de justice où il a été inculpé d'«outrage» pour avoir fait fi d'une décision judiciaire interdisant cette campagne de protestation. Déjà sous le coup d'un procès devant cette même juridiction pour «haute trahison», Tsvangirai a été remis, hier, en liberté conditionnelle. Plusieurs responsables de son parti ont été arrêtés à Harare et à Bulawayo, la deuxième ville du pays.

Toute la journée d'hier, la police, épaulée par des miliciens du parti au pouvoir, la Zanu-PF, a multiplié les interventions musclées contre les partisans du MDC ou supposés tels. Dans le centre d'Harare, où un impressionnant dispositif policier avait été mis en place, les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser un rassemblement. Elles auraient ensuite battu des hommes à terre à coups de matraques et de crosses de fusils. Des étudiants tentan