Annemasse envoyés spéciaux

Elle sort la bouche sèche de l'ultime table ronde, «soif d'eau, soif de solidarité». Et dit : «Le "directoire du monde" s'ouvre, le sommet pour un autre monde (Spam) peut refermer sa parenthèse.» Aline, 21 ans, étudiante en droit, dit que «tout ça», «ces speeches bien sentis» ont aiguisé son appétit.

Pendant trois jours, à Annemasse et à Genève, altermondialistes convaincus ou sur le point de l'être ont alterné conférences, débats et échanges : un «mini-Porto Alegre» en somme. «On fait comme le G 8, résume Christine. On parle des mêmes sujets, mais on propose des alternatives. Ici, on mélange expertises et témoignages.» Taxation globale et financement du développement ; commerce et développement ; sida et solidarité Nord-Sud, transferts d'armes et droits humains... Tous sur le même schéma : 1/exposé. 2/problématique. 3/débat. «C'est une formation économique et sociologique par l'exemple, par le vécu, estime Bruno, ce n'est pas la rhétorique pour la rhétorique... On en sort gonflé d'idées.» Comme lors de la table ronde sur l'eau, où l'on refoule du monde.

Dans une chaleur étouffante, Carla Montemayor, une Philippine, est venue raconter. Elle a beaucoup à dire sur l'eau. Loin des constats édifiants, qui rappellent qu'un milliard et demi de personnes n'ont pas accès à l'eau potable, ou que 6 000 enfants par jour meurent d'eau polluée... La voix posée, Carla parle du «fiasco» de la privatisation de l'eau à Manille et du rôle joué par Suez. «C'est une hist