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Libération

Climat social explosif au Pérou

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Malgré l'interdiction, les syndicats ont maintenu leur journée nationale de protestation.
par Anne-Lise POLACK
publié le 4 juin 2003 à 23h15

Lima de notre correspondante

Une «journée nationale de protestation», à l'appel des principaux syndicats, devait se conclure, hier soir, par des ma nifestations à haut risque dans les principales villes du Pérou, notamment la capitale, Lima. Les manifestants réclament des hausses de salaires et la fin de l'état d'urgence, décrété mercredi par le président Alejandro Toledo. Depuis, le maintien de l'ordre est confié à l'armée et les droits constitutionnels ont été suspendus. En lançant cette «journée nationale», «les leaders syndicaux et les manifestants se sont mis hors la loi», prévenait, avant les manifestations, le ministre de l'Intérieur Alberto Sanabria.

Décision radicale. Depuis mercredi, les blindés sillonnent les grandes villes du Pérou. C'est une décision radicale qu'a prise Alejandro Toledo, qualifiée de «dangereuse» par certains analystes dans ce climat social explosif. Voilà plusieurs semaines que les mouvements de protestation se multiplient. Manifestations, barrages routiers et appels à la grève dans divers secteurs ont réussi à paralyser le pays durant quelques jours.

Si le chaos s'est un peu atténué au contact des chars, la colère s'amplifie. Trois cents personnes auraient été arrêtées. A Puno, au sud-est du pays, un étudiant a été tué par balle et une soixantaine blessés au cours d'affrontements avec les militaires. Près de Barranca, à 160 km au nord-ouest de Lima, les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogènes puis de leurs armes à feu en réponse à d