La polémique sur les armes irakiennes de destruction massive, toujours introuvables, ne cesse de grandir de part et d'autre de l'Atlantique. Aux Etats-Unis comme en Grande-Bretagne, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent pour réclamer l'ouverture d'une enquête parlementaire sur la principale raison invoquée pour justifier la guerre. Tony Blair se retrouve une fois de plus sur la sellette. Pour le Premier ministre britannique, l'état de grâce consécutif à la chute de Saddam Hussein a bel et bien vécu. Les opposants à la guerre, au sein de son propre parti, le New Labour, l'accusent d'avoir menti au pays et truqué les rapports fournis par ses propres services de renseignement, afin d'exagérer le danger représenté par l'arsenal irakien.
La semaine dernière, alors qu'il paradait parmi ses troupes victorieuses à Bassora, la BBC a relancé brutalement le débat. Selon la radio publique, son directeur de la communication, Alastair Campbell, a «réécrit», afin de le rendre plus «sexy», un dossier établi par le Joint Intelligence Committee, l'organe qui regroupe des représentants du MI5, du MI6, et de la Défense. Le texte, rendu public en septembre, affirmait notamment que l'Irak pouvait mobiliser en «quarante-cinq minutes» ses armes chimiques et biologiques. Affirmation plusieurs fois reprises par Tony Blair dans ses discours devant le Parlement, notamment lors d'une séance cruciale à la veille de la guerre. Interrogé par la BBC, son secrétaire d'Etat à la Défense, Adam Ingram, a