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Libération

La police genevoise trop lente ou trop brutale

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Commerçants pillés et altermondialistes critiquent son attitude.
publié le 4 juin 2003 à 23h15

Genève de notre correspondant

Les 150 000 altermondialistes qui ont défilé, presque sans incident, dimanche à Genève et à Annemasse pour dénoncer «l'illégitimité du G8» ont sans doute participé au plus grand rassemblement que la Suisse ait connu. Mais ce n'est pas ce qui restera dans les mémoires genevoises. En dépit des excuses formulées par Chirac pour les déprédations commises par des «casseurs» en Suisse, la ville est encore sous le choc des incidents violents provoqués par quelques centaines d'«autonomes». La conseillère d'Etat Micheline Spoerri (Parti libéral, droite), responsable de la police genevoise, est désormais sur un siège éjectable. Les commerçants dont les magasins ont été endommagés et pillés, tout comme les altermondialistes, lui reprochent la stratégie flottante de la police. Laquelle s'est dite hier en «crise profonde» et a cessé de communiquer.

Autorités divisées. Raisons de la colère contre Micheline Spoerri : les forces de l'ordre sont accusées d'avoir agi pendant trois jours à contretemps. Absentes lorsque les casseurs brisaient les vitrines, le samedi soir, elles se sont montrées à d'autres reprises brutales à l'encontre d'altermondialistes non violents, contribuant à faire monter la tension. Le gouvernement genevois affichait, lui, ses divisions au grand jour : dimanche soir, le socialiste Charles Beer discutait avec les manifestants pour éviter qu'un rassemblement interdit ne dégénère, alors que Spoerri donnait des instructions musclées à la police.