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Libération

La solidarité promise est restée lettre morte

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Sur le sida ou sur l'Afrique, les ambitions de Chirac revues à la baisse.
publié le 4 juin 2003 à 23h15

Evian envoyés spéciaux

Faire bonne figure, malgré tout. Le G8 d'Evian, veut croire Jacques Chirac, aura été celui de la «responsabilité», de la «solidarité». Paris rêvait d'accoucher de «plans d'action» concrets. Et pour ce faire l'Elysée avait joué la carte des pays du Sud, invités pour un G8 élargi, et des altermondialistes. «Ils ont fait un travail important», a même dit le chef de l'Etat à leur sujet. La synthèse de leurs travaux n'est pas «destinée à finir sur les étagères», a-t-il promis. Mieux : elle pourrait «influencer la décision des G8». A l'arrivée, les réponses du club des riches semblent pourtant à mille lieues des espoirs des «alter». Explications, à travers deux thèmes emblématiques.

La santé en trompe l'oeil

Ce devait être l'un des symboles de la French touch de ce G8. A l'arrivée, le financement du Fonds mondial contre les pandémies ­ créé par le G8 ­ est l'arbre qui cache la forêt de l'inaction dans l'accès aux médicaments. Chirac le reconnaît, qui salue un «tournant», mais, tel Janus, admet «ne pas encore avoir trouvé la solution» ! Washington a annihilé le volontarisme de Paris sur la question. Car l'acquis de la réunion de l'OMC de Doha (2001), qui devait assurer la primauté du droit à la santé sur celui du commerce, a sauté. A la place, le plan d'action pour la santé du G8 salue les «engagements» des labos pharmaceutiques pour «fournir volontairement» aux pays en développement des médicaments à bas prix. Les Etats-Unis ont campé sur le refus de donner au