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Libération

Les abus de pouvoir du FBI

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Immigrés arrêtés en toute illégalité après le 11 septembre.
publié le 4 juin 2003 à 23h15

New York de notre correspondant

Des prisonniers projetés contre les portes des cellules, enchaînés vingt-quatre heures sur vingt-quatre, forcés de dormir sous des projecteurs et détenus des mois sans inculpation... Dans un rapport interne rendu public lundi, le département de la Justice américain est directement mis en cause par son propre contrôleur général quant à la vague d'arrestations opérée après les attentats du 11 septembre 2001. Le document de 200 pages évoque des «problèmes significatifs» dans les procédures utilisées par le FBI lors des interpellations et évoque des «changements nécessaires pour améliorer la situation».

Selon le rapport, 762 immigrants ont été incarcérés après les attaques contre le World Trade Center et le Pentagone. 54 d'entre eux ont été détenus au-delà de la période de quatre-vingt-dix jours prévue par la loi antiterroriste, certains restant emprisonnés jusqu'à dix mois sans accès à un avocat. A plusieurs reprises, le FBI a empêché les personnes interpellées de joindre un représentant légal, en leur fournissant de faux numéros de téléphone ou en interrompant la seule conversation téléphonique autorisée une fois par semaine. Le texte démontre que les autorités avaient décidé de bafouer l'un des principes fondamentaux du droit américain : être présumé innocent avant d'être jugé coupable. Dans la plupart des cas, le rapport souligne que le FBI n'avait aucune raison valable pour arrêter les immigrants, mais que nombre d'entre eux se sont retrouvés d