Evian envoyée spéciale
Une accolade chaleureuse prolongée par de grandes tapes dans le dos entre Jacques Chirac et son homologue brésilien Lula, une poignée de main rapide accompagnée de sourires forcés avec George W. Bush : ces deux images pourraient résumer le déroulement du sommet du G8 (les sept pays les plus industrialisés plus la Russie) qui s'est achevé hier à Evian. Chirac, qui le présidait cette année, a voulu y concilier l'inconciliable : sa volonté de restaurer de bonnes relations avec les Etats-Unis et celle de bâtir un «monde multipolaire» où une seule puissance ne dicterait plus sa loi et où les pays pauvres seraient également entendus. Mais, faute d'y parvenir, il a plutôt fait ressortir le trouble persistant dans les relations franco-américaines.
Travailler ensemble. Le rapprochement très médiatique entre les deux présidents, après une brouille de plusieurs mois autour de la crise irakienne, a dominé le sommet. Mais ces retrouvailles, souhaitées de part et d'autre au nom du pragmatisme, ont d'emblée montré leurs limites : des divergences de fond demeurent entre Paris et Washington notamment sur la vision des relations internationales , et chacun paraît convaincu qu'elles sont indépassables. Tout l'enjeu de la rencontre d'Evian consistait donc à montrer que malgré tout, au nom d'intérêts communs bien compris, il est encore possible de travailler ensemble. La démonstration a notamment été faite autour du processus de paix au Proche-Orient, à propos duquel Chir