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Libération

50 000 morts et 500 000 exilés en cinq ans

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La chute du pouvoir en 1998 a précipité les affrontements.
publié le 7 juin 2003 à 23h18

Deux communautés qui s'entre-déchirent pour le contrôle de la terre et basculent dans les massacres à coups de machette : la situation qui prévaut depuis 1999 en Ituri a ravivé le spectre du génocide au Rwanda, incitant la communauté internationale à réagir. D'autant que, dans cette région du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), les deux principales ethnies ­ les Lendus (majoritaires) et les Hemas (minoritaires) ­ se comparent respectivement aux Hutus et aux Tutsis...

Chaos. Ce conflit interethnique, qui en cinq ans aurait provoqué la mort de 50 000 personnes et l'exode de 500 000 autres, est une conséquence directe de la guerre en ex-Zaïre. Les tensions latentes entre grands propriétaires hemas et petits exploitants lendus dans l'une des zones les plus densément peuplées du pays ont dégénéré avec l'effondrement du pouvoir central. A l'été 1998, après l'avoir propulsé au pouvoir, le Rwanda et l'Ouganda se retournent contre le tombeur de Mobutu, Laurent-Désiré Kabila. Profitant du chaos ambiant, les propriétaires hemas agrandissent arbitrairement leurs exploitations, provoquant la colère des paysans lendus (Libération du 30/03/2000). Les massacres débutent au printemps 1999.

Chacune des factions fait alors appel aux forces d'occupation ougandaises et rwandaises présentes dans la région, dont elles pillent les richesses du sous-sol (or, uranium, pétrole). L'ONU envoie des observateurs pour tenter d'enrayer la spirale de violence. Sans succès.

Cannibalisme. Fin 2